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Le bassin de Taguelft

(d’après un texte de Philippe Taquet paru dans : L’empreinte des Dinosaures, éditions O. Jacob 1994)

Le Maroc a toujours été considéré comme un paradis pour les géologues et les paléontologues; peu de pays en effet possèdent autant de témoins des dépôts successifs qui se sont succédé à la surface de la terre depuis les temps géologiques les plus anciens. En 1942, avec la poursuite des travaux géologiques au Maroc, Jacques Bourcart, Albert-François de Lapparent et Henri Termier découvrent pour la première fois des fragments épars d’ossements de dinosaures près d’Asseksi dans l’Atlas de Beni Mellal. Ils attribuent alors les couches au Bathonien et les fragments osseux au Cetiosaurus mogrebiensis. Par la suite, dans les années cinquante, d’autres géologues contesteront cet âge Jurassique moyen et leur donneront un âge Crétacé inférieur, malgré les doutes émis par un autre géologue Du Dresnay.
C’est en 1978, que le géologue suisse, Michel Monbaron, professeur à la Faculté des sciences de l'Université de Fribourg, détaché au Service des mines de Rabat pour des travaux de cartographie géologique des provinces de Beni-Mellal et d’Azilal, à la tête d’un équipe marocaine, trouva, dans le bassin sédimentaire de Taguelft, d’abord un premier os identifiable : l’humérus de près d’un mètre de longueur d’un gros dinosaure herbivore quadrupède, c’est-à-dire un Sauropode. Puis ces chercheurs découvrirent un groupe de vertèbres dorsales avec les extrémités des côtes encore en articulation d’un autre individu près de la localité d’Asseksi. Quelques mois plus tard, Monbaron trouva un alignement de plusieurs grosses vertèbres de 30 à 40 centimètres de diamètre en connexion. Toutes ces trouvailles d’ossements, appartenant incontestablement à des dinosaures, conduisirent Michel Monbaron à examiner les autres bassins sédimentaires de la région. Il découvrait alors une grande quantité de nouveaux gisements fossilifères, en particulier plus au Sud, dans la cuvette de Tillouguit.

Accès :

Feuille NI-29-VI-2 (Beni Mellal)
Km 0. 32°14,30'N - 06°07,25'W. Souk el Had de Taguelft, café de Sidi Aouraï Mohamed qui nous a servi de guide. Prendre la route de Ouaouizerth.
Km 12,3. 32°13,40'N - 06°12,52'W. Bou Ighora. Parking.
Site de fouilles d'ossements de dinosaures, découvert lors de la construction de la route (mission de 2001 par Rabat).

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38°13,39'N - 06°12,50'W. A peu de distance, second site de fouilles en 2005 par Marrakech. Site surveillé.

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Nota. Les feuilles de l’IGN marocain référencées sont au 100.000e sauf indications contraires.

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Monbaron, M. : Nouveaux ossements de Dinosauriens de grande taille dans le bassin jurassico-crétacé de Taguelft (Atlas de Beni-Mellal, Maroc).

Comptes Rendus de l'Académie des Sciences à Paris, série D, n°287, 1978 :pp. 1277-1279.

Deux localisations de nouveaux dinosaures ont été trouvés dans le Crétacé inférieur du bassin de Taguelft; l'un a révélé l'humérus gauche d'un grand sauropode (peut-être garasbae Rebbachisaurus Lavocat); l'autre, le site contenait la partie importante d'un squelette, notamment une colonne vertébrale enplace.

1. Historique
Les localisations de restes de dinosaures du Jurassique et du Crétacé du Maroc ont été signalées depuis longtemps. R. Lavocat a effectué de nombreux travaux dans le sud du Maroc pendant les années 1948-1952, qui lui ont permis de découvrir de nombreux ossements dans le "Continental Intercalaire" et de définir un nouveau genre : Garasbae Rebbachisaurus, un grand sauropode. Dans le Jurassique et du Crétacé, synclinaux du Haut Atlas calcaire, J. Bourcart et
ses collègues, rejoints par H. Termier, ont trouvé des fragments de sauropode indéterminable.
Pour G. Duvar, les os étaient plutôt du Jurassic à la base du Crétacé. Le caractère fragmentaire des ossements découverts alors ne favorisait pas les chercheurs à pousser leur travail. Cependant, deux découvertes récentes dans le Crétacé du bassin de Taguelft ont permis de reprendre la recherche dans ce domaine de la paléontologie des vertébrés au Maroc. Elles ont été effectuées dans le contexte.
de travaux cartographiques géologiques, menées dans le territoire de la carte au 100.000e de Beni-Mellal, par le directeur de la géologie du ministère de l'Énergie et des Mines de la Royaume du Maroc.

2.  L'humerus de Ghrem Sgat

Découvert en mai 1978 par A. Laaroussi et M. Monbaron, un os de 95 cm de long, de largeur de 40 cm dont la partie proximale a la forme d'une palette concave sur sa face interne, ce dernier présente également à l'extrémité distale une section ovale, avec un diamètre de 20,5 cm. Toutefois, l'os est amputée à son extrémité distale, ce que reste représente environ 2 / 3 de sa longueur initiale. Il se décompose en plusieurs endroits par des fissures, probablement d'origine tectonique, qui le rendent plutôt fragile, mais il est en bonne condition et très identifiable. C’est l'humérus gauche d'un dinosaure sauropode, provisoirement attribuable à Rebbachisaurus garasbae Lavocat; une détermination plus précise ne peut encore être apportées.
L'os, manifestement en place, reposait dans les strates de pélites de sable avec intercalaire de marnes rouge-brun, beige et gris, une formation attribué au crétacé et située 1,10 à 1,20 m sous la coulée basaltique inférieure du Jbel Sgat. Le spécimen est conservé dans les collections du Service de cartographie géologique du Maroc.

3. La colonne vertébrale d’Aït Wissadane
La presque fortuite découverte de cet os bien conservé, dans une région qui a, jusqu'à présent, n'a révélé que mal fragments identifiables, a encouragé la poursuite des recherches. Ils ont été matérialisée par la découverte, le 24 août 1978, 1 km à l'ouest-sud-ouest de l'ACI Wissadane école (7), d'une part importante d'un squelette d'un grand dinosaure en place dans formation les lits fanées de la pélitique-sableux et sablo-formation de conglomérats du Crétacé inférieur du bassin Taguelft.
À l'affleurement, la localisation présente de grandes vertèbres sous la forme d'un alignement sur plusieurs mètres. En outre, le sol est jonché de débris épars innombrables d’os de toutes sortes: os longs, restes des vertèbres et de côtes, etc. Ce sont incontestablement de sérieuses indications d'une localisation intéressante, sans doute avec la partie importante d'un squelette enterré, un localisation que le géologue du terrain n'a pas été en mesure de creuser sans indispensable la présence d'un spécialiste de dinosaure sauropode.

4. Conclusion
Les recherches effectuées dans l’année, en plus des deux découvertes cités ci-dessus, ont permis de nombreuses autres localisations. Dans cette formation continental un type d'environnement lithologique a été déterminée à laquelle les localisations de vertébrés semblent reliées, ce qui peut constituer un guide de recherche précieux. La partie importante d'un squelette, ou le squelette complet, d'un grand dinosaure peut s'attendre à être extraits de ces niveaux.

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