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L’Adrar Metgourine

Feuille 1/100 000 NH-29-X-2 (Akka)

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A 11 km au Nord d’Akka, la gara de Metgourine se présente comme un îlot dominant la plaine à un coude de l'oued Akka. Du côté Ouest, elle offre un escalier de dalles d'une centaine de mètres; il y a un rapport étroit entre la surface de ces grès verticaux et la densité des images bovidiennes qui sont beaucoup plus rares sur le versant est en pente douce. La crête sommitale de la butte, qui ne dépasse guère 500 mètres de long du Nord au Sud, permettait aux hommes de surveiller toute la plaine car la station y occupe une position centrale. Le site est formé par la station principale de l’Adrar Metgourine avec 365 sujets et des trois stations satellites de Temgart Issardene, Imgrad Tayaline et Targant. La totalité du site fut prospectée une première fois en 1972, par André Simoneau en compagnie de B. Vitias et R. Wolf. En 1993, Alain Rodrigue y effectua une mission complémentaire.
La plus haute marche gréseuse du côté occidental, visible nettement de la base de la gara se compartimente en trois dalles qui regroupent, sur une vingtaine de mètres carrés, une trentaine de bovidés. Les bœufs qui occupent la partie centrale des deux premiers ensembles sont des bovidés d'un mètre de long, dont les cornes sont représentées en perspective tordue sur un corps vu de profil. Le fait important de ce site met en évidence le souci de magnifier le style bovidien, car jusqu'au sommet, les alignements de dalles superposées sont autant de galeries bovidiennes.

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La première gravure de bœuf monté par un homme (qui le guide avec une longe reliée à la base des cornes) fut repérée par Simoneau sur ce site de Metgourine toujours considéré comme le plus beau site bovidien du Sud marocain. Le bœuf porteur est saharien car il reste lié à un élevage semi-nomade. Il est néolithique car associé à des poteries de cette période : certaine tessons de Metgourine, avec leur décor en way line, évoquent le Sahara central. L'importance du matériel néolithique retrouvé autrefois avant pillage au pied de la butte implique une restriction évidente de déplacements. L'analyse de la poterie de Metgourine a montré l'existence de récipients d'assez grandes dimensions, avec moyen de préhension; le décor au peigne était largement prédominant.

En mai 1994, au cours d’une visite sur le site, l’archéologue italienne Alessandra Bravin a découvert une figurine zoomorphe en pierre de petite dimension (6,5 cm de longueur) dont l’identification avec un animal connu s’est révélée sujette à de nombreuses interprétations.

Contrairement au site d’Imaoun, les gravures sont visibles sur des dalles inclinées ou verticales. Majorité de gravures de bœuf domestiqué et de bœuf api.

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Un félin est également représenté.

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Gazelles doubles têtes.

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Des rhinos sur des roches côte à côte de deux factures différentes.

D'autres sites à gravures sont signalés dans l'Adrar Temgart Issardene, prolongement au Nord de la chaîne, de l'autre côté de l'oued.

On trouvera une étude très complète sur le site de Metgourine dans un travail d'André Simoneau, publication posthume en 1995 par Richard Wolf, son assistant de l'époque, dans Préhistoire, Anthropologie Méditerranéennes, Aix-en-Provence 1995, tome 4.

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