Les connaissances sur le nombre de sites de peintures rupestres signalés au Maroc restent lacunaires. En dehors des nouveaux sites de la province de Tan-Tan, la majorité des stations se trouvent dans les régions montagneuses. Elles sont en général caractérisées par des ouvertures face au nord ou au nord-est qui donnent sur une vallée et offrent une vue sur les environs, ainsi que par la proximité de voies de communication, de ressources en eau, et de pâturages.

Ces particularités sont à l’origine du grand nombre de cas de réutilisation par des pasteurs et d’aménagement des lieux en enclos. A l’instar des azibs du Haut-atlas, il s’agit fort probablement de refuges de bergers qui sont utilisés pendant la fréquentation saisonnière des pâturages environnants (la transhumance).
En ce qui concerne les gravures situées au sein d’une station de peintures, on note parfois la présence de traces d’affûtages ou de polissoirs, preuves incontestables d’une occupation prolongée; par ailleurs, la présence de tumulus préislamiques est souvent constatée dans les environs. Les données archéologiques recueillies attestent de l’ancienneté de l’occupation dans ces cavités, sans qu’une relation directe entre l’ornement des parois et ces vestiges ait pu être établie. Les sondages effectués dans deux stations ont livré des vestiges qui dateraient de la période néolithique. Malheureusement, ces interventions n’ont pas abouti à une détermination détaillée de la succession des événements à l’origine de la formation des dépôts archéologiques. Néanmoins, ils ont livré des vestiges d’occupation, par exemple des foyers, de la céramique, et du matériel de broyage, ainsi que des ateliers de taille et de l’industrie osseuse, des traces de fabrication d’éléments de parure en test d'œuf d’autruche, de l’utilisation de colorants et de pratiques de boucherie sur des animaux sauvages.
Pour ce qui est des couleurs utilisées, les teintes rouges ou oranges sont plus abondamment représentées que les teintes blanches ou grises. En ce qui concerne les thèmes, ils sont dominés par des motifs abstraits et disposés, pour la plupart, selon un ordre non établi. Il s’agit surtout de pointillés et de lignes qui apparaissent dans la majorité des stations, ainsi que de formes géométriques. En dépit de leur mauvais état de conservation, quelques sujets abstraits furent identifiables. Dans le domaine des motifs figuratifs, et abstraction faite des empreintes de mains, il semble que les dessins zoomorphes soient plus répandus que les anthropomorphes. La figuration d’un oryctérope est particulièrement remarquable. A notre connaissance, ce thème ne fut jamais identifié parmi les peintures et gravures rupestres du Maroc. Cette espèce afrotropicale, relique du début du quaternaire, mène une vie nocturne et se nourrit essentiellement de fourmis et de termites. En raison de son alimentation, sa présence au Sahara dépend principalement de la distribution des termitières. Actuellement, elle est limitée à la marge sud du désert. 

 

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